Coaching PERSONNALISÉ POUR CADRES

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Analyse et Traitement de Burn-Out Coachin des Cadres ©Alexandre Shvaloff

Le Syndrome de Burn-Out ou Epuisement Profond Professionnel

1-Généralités

On en a marre parfois de son travail, on se sent épuisé, découragé mais on s'adapte, on refoule un peu et ça passe. Parfois ça ne passe pas et ça se dégrade jusqu'à la catastrophe. Le burn-out n'est pas de la fatigue. Il s'agit d'un profond épuisement physique et émotionnel dont la source est en rapport avec l'activité que l'on exerce. Comme métaphore, imaginons un bâtiment brulé de l'intérieur auquel il ne reste plus que les murs. Bien que les personnes subissant un burn-out conservent souvent une apparence "normale", leur énergie intérieure semble complètement brulée, épuisée. Dans les pays occidentaux, on estime que 10 à 20% de la population active a subi au moins un épisode de burn-out. Il touche tous les sexes et tous les métiers. Il y a peu de statistiques fiables concernant son épidémiologie car il n'existe pas de description détaillée et reconnue par un consensus médical international. Son diagnostic reste aussi difficile car les premiers symptômes sont souvent personnels. On peut dire qu'un burn-out qui débute frappera là où on est le plus fragile. Chez certaines personnes si les premiers signes présentent un tableau d'angoisse, chez d'autres ils peuvent se cacher sous une névralgie cervicale ou dorsale, sous des maux de tête ou d'estomac. Le syndrome de Burn-out commence dès lors que le corps du sujet perd ses capacités de récupération.

Si jamais on voudrait vulgariser le schème biochimique, on peut dire que lorsque le corps a besoin de mobiliser des énergies, il secrète des agents comme l'adrénaline et le cortisol. Au retour à un état d'activité normale, ces agents seront dégradés par le corps. Si jamais l'état de tension persiste, on peut imaginer que le corps sera "intoxiqué" par l'excès de ces substances. Voilà une porte grande ouverte pour le syndrome de burn-out.

Une des difficultés qui se présentent aux personnes ayant subi un épisode de burn-out réside dans le récit de ce qu'ils vivent. Leur entourage ne comprend pas. Tout le monde sait ce que c'est une grippe, mais quand il s'agit de burn-out, peu de gens sont au courant. Ces patients souffrent alors non seulement du burn-out mais aussi de ne pas être vraiment reconnus en tant que malade.

De nombreuses études ont dégagé quelques généralités :
-Les personnalités à risque sont souvent des perfectionnistes, des ambitieux, des idéalistes ou ceux que l'on peut classer de type-A selon le modèle de Friedman et Rosenmann.

-Certaines situations comme la monoparentalité, une charge de travail trop importante, lieux et consignes de travail souvent changeant, le manque d'autonomie ressenti comme un contrôle permanent ou l'excès d'autonomie empêchant les supérieurs d'observer et reconnaître les difficultés réelles facilitent le burn-out.

-Certaines professions sont plus exposées : enseignants, policiers, médecins et autres professionnels de santé (les cordonniers sont toujours les plus mal chaussés), contrôleurs aériens, technico-commerciaux etc...

2- Définition

Si on trouve le terme de burn-out ou l'épuisement profond abondamment dans la littérature de médecine du travail, sa véritable sémiologie reste encore floue tant sur le plan de répertoire solide et différencié des signes observés par le corps médical et rapportés par les patients, que sur le plan de matériel d'évaluation fiable et validé. Ainsi, poser un diagnostic de burn-out demeure difficile.

Il n'existe pas de définition issue d'un consensus médical international pour définir le burn-out. L'ICD-10 (Classification International des Maladies éditée par l’Organisation Mondiale de la Santé-OMS) le classifie parmi les facteurs Z73 qui décrivent les difficultés de maîtriser des circonstances de l'existence susceptibles de provoquer des effets sur la santé, mais ne donne pas de définition.

Le DSM-IV (Manuel Diagnostique et Statistique des Maladies Mentales) de l’Association Américaine de Psychiatrie n'en parle même pas. Cependant, dans le chapitre concernant les troubles anxieux, sous les classifications "Etat de Stress Post-Traumatique" et "Anxiété Généralisé", beaucoup de symptômes communs avec ceux exprimés par les personnes ayant subi un burn-out sont présents. A partir des récits des patients et d'une manière générale, le burn-out est spécifique d’une activité trop intensément exercée. A l'état actuel, on ne peut considérer le burn-out comme une maladie, mais il relève d'un état de grande souffrance susceptible d'entrainer des troubles psychiatriques et somatiques graves.

3- Diagnostic

Le burnout se présente comme une réaction adaptationnelle à un environnement stressant provoquant une grande souffrance chez les individus qui ont épuisé toute leurs capacités de "coping". Nous entendons par coping l'ensemble des stratégies émanant du système de pensée et de valeurs ainsi que des actes générés par une personne afin de pouvoir s'adapter à un environnement stressant et diminuer sa tension intérieure. Une étude de méta-analyse sur plus de 800 études originales a démontré qu'il n'y a, à l'heure actuelle, aucune démarche globalement validée et standardisée pour diagnostiquer le burn-out. Actuellement, l'échelle la plus utilisée est celle de Christina Maslach, la MBI (Maslack Burnout Inventory). Elle est validée pour plusieurs langues dont le français. Cette échelle cependant, ne permet pas de dégager un diagnostic différentiel. D'autres échelles comme Copenhagen Burnout Inventory (CBI), Shirom Melamed Burnout Measurement (SMBM), Shirom Melamed Burnout Questionnaire (SMBQ), School Burnout Inventory (SBI), Oldenburg Burnout Inventory (OLBI), Hamburger Burnout Inventory"(HBI) sont aussi proposées pour évaluer le syndrome de burn-out.

A partir de lecture de plus de centaines d'études concernant les Etats Unis, l'Allemagne, la Suisse, le Royaume Uni, nous pouvons dégager un fuseau d'informations convergeant pour diagnostiquer le burn-out.

 

4- Genèse et Evolution de burn-out

4.1- Le début

Les descriptions concernant la genèse et l'évolution du burn-out ne rencontrent pas encore de consensus international pour plusieurs raisons dont la plus importante est le silence. Beaucoup d'individus débutant un processus vers un burn-out n'alertent pas leurs supérieurs, leur médecin du travail ou leur entourage soit par manque de connaissances, par peur, par défi ou encore par déni. Il est aussi vrai que la résistance de chacun joue un rôle important sur la vitesse d'évolution vers un burn-out. Une charge de travail humainement difficile à supporter n'est pas toujours imposée mais parfois voulue par défi. La personnalité de celui qu'il s'inflige une telle charge n'est pas la même que celui qui la subit par les techniques managériales néfastes et qui n'ose pas s'exprimer. Ceux qui subissent des consignes que nous allons discuter parmi les facteurs liés au management, ou ceux qui observent que leur enthousiasme ne suffit point, témoignent tous d'une période de pessimisme qui s'installe.

On ne trouve pas de ligne de démarcation entre les phases qui suivent le début. Une grande variabilité existe dans l'apparence temporelle et l'intensité, ou l'existence même de symptômes selon les individus. Le cynisme cependant, est observé dans la majorité des cas. Egalement, la vitesse d'évolution vers un burn-out demeure très personnelle.


4.2- La phase des premiers signes alarmants

L'accumulation de la fatigue amplifiée par l'observation de ne plus pouvoir faire avancer les choses se résume dans un tableau clinique où les premiers signes du stress apparaissent

1- Sur le plan psychosomatique : l'insomnie, des cauchemars, les dorsalgies, et la nervosité mais aussi le syndrome lombovertébral, les troubles digestifs, sentiment de "boule œsophagienne, les algies thoraciques, les troubles de rythme cardiaque, les céphalées, l'hypertension artérielle, une maladie infectieuse chronique témoignant de la diminution de résistance psychogénique immunitaire, du diabète typeII.

2- Sur le plan cognitif et émotionnel : des troubles de concentration, d'attention, de mémoire, des pleurs, propos cyniques.

3- Sur le plan émotionnel : absence de plaisir, pessimisme, difficultés dans les relations sociales, attitudes négatives systématiques.

Lors de cette période intermédiaire, il est aussi fréquent d'observer un sursaut d'hyperactivité par déni.


4.3- La phase de souffrance socio-psychique

Dans un environnement de travail qui ne permet pas à l'individu une fenêtre d'allégement de la charge de travail, les symptômes de la phase précédente persistent ou s’aggravent. En plus, un cortège d'autre symptômes comme ceux du troubles de comportement, de troubles de l'adaptation avec souvent l'anxiété, l'humeur dépressive et des troubles de la personnalité s'installent (DSM-IV). Le retrait social, des attitudes négatives et surtout le cynisme systématiques, laissent apparaître une personnalité devenue paranoïde.


4.4- La phase d'abandon

Le sujet se laisse aller dans un état de démotivation vis-à-vis de travail, de la vie familiale, devient très irritable, lunatique. Il est souvent colérique envers ses collègues et ses relations sociales comme il n'a plus la force pour des échanges verbaux. L'isolement et l'apitoiement sur soi sont fréquemment perceptibles dans son comportement et ses propos. Mais également une perte d'estime de soi, un désarroi identitaire au point de ne plus répondre de ce qui est bien ou mal, de ce qui est vrai ou faux, de ce qui est juste ou injuste. Le sujet se remémore très fréquemment des scènes douloureuses, vécues avec un sentiment d'humiliation et de honte.


Nous voudrions cependant attirer l'attention du lecteur sur le fait que l'épuisement et les symptômes qui lui sont liés, ne sont pas dus exclusivement au burn-out. Des examens éliminatoires doivent être réalisés pour élucider l'existence des sources organiques comme par exemple l'anémie, l’hyperthyroïdie, la borréliose, etc qui peuvent également exacerber les conséquences d'un épuisement lié à une activité intense.

5- Facteurs Etiologiques

5.1- Organisation du travail

Les environnements de travail bruyants, à haute ou à basse températures, sales et poussiéreux, exigeant de multiples déplacements ou une solitude etc. augmentent le risque de burn-out.

La part de l'organisation de travail est très importante sur la santé des cadres. Dans les sociétés où on travail en équipe, les cadres dépendent les uns des autres. Au départ, ce concept qui apparaît très positif pourrait s'avérer nocif si jamais une concurrence au sein d'une même équipe est encouragée pour augmenter les performances. Cette interdépendance revient alors à un contrôle permanent que les membres d'une même équipe exercent les uns sur les autres. C'est comme si un collaborateur restait en permanence sous les yeux de ses collègues.
Le temps se réduit dans les entreprises. Il faut réagir de plus en plus vite. Le cycle de vie des produits devient de plus en plus court. Les demandes des clients exigent de plus en plus de rapidité. Grâce aux technologies offertes (smartphones avec fonction de courriel, ordinateurs portables etc.), les cadres sont de plus en plus liés à leur travail chez eux ou même pendant leurs congés. Ces cadeaux empoisonnés leur imposent d'être réactif immédiatement quels que soient l'heure et le lieu.

Les demandes qui sont adressées aux collaborateurs d'une entreprise deviennent de plus en plus ambiguës, voire contradictoires en demandant aux cadres de faire tenir ensemble la logique de l'entreprise, la logique de l'actionnaire, la logique du client tout en maintenant de bonnes relations avec les supérieurs ou avec les collaborateurs...On demande aux cadres de faire à la fois vite, bien et pas cher. Les objectifs décidés deviennent de plus en plus souples en ajoutant d'autres services parce qu'il y a un nouveau produit, parce qu'il y a un nouveau client qui demande des prestations sur-mesure. La demande des entreprises est non seulement de faire des cents mètres mais aussi des marathons à répétition. Pour celui qui subit cette pression managériale, c'est comme s’il y avait une course dont l’arrivée apparaissait inaccessible. Une des conséquences de ce type d'organisation est de livrer de plus en plus de produits non-satisfaisants aux clients. Le feed-back en revanche revient en boomerang pour sanctionner les cadres qui ne peuvent point faire autrement. Il est illusoire ou inhumain de vouloir en permanence le vite, le bien et le pas-cher.

5.2- Vie de famille

Les auteurs comme Peeters ont souligné l'importance de la qualité de vie de famille sur les performances au travail. On peut dire qu'une vie de famille conflictuelle ou très exigeante, par exemple la monoparentalité, joue un rôle important à la fois en diminuant le seuil de résistance adaptationnelle au travail et en accélérant le processus vers un burn-out.

5.3- Du côté des travailleurs

"Sommes-nous tous des complices" avait dit un jour un cadre supérieur en séance.

L'écart qui existe entre ce qu'un individu croit qu'on attend de lui et ce que l'entreprise attend réellement de lui est une source de burn-out.

Il est aussi vrai que la résistance de chacun joue un rôle important sur la vitesse d'évolution vers un burn-out. A part la résistance physique qui est très personnelle, la participation active au "jeu" est souvent observée chez ceux qui souffrent de l'épuisement profond. Par manque d'un système de pensée et de valeurs rationnel ou auto-protecteur (certains le qualifient de manque de personnalité), par peur de perdre son emploi, certains cadres deviennent les acteurs actifs d'un système pathogène.

La personnalité de chacun reflète un ensemble formant le système de pensée et de valeurs constitué d’identifications se mélangeant aux réflexions perpétuées depuis notre enfance. L'identité est le cœur dynamique de notre personnalité. Nous n'avons et ne pouvons pas posséder une identité statique à moins d'être complètement psychorigide. Notre système de pensée et de valeurs reçoit à tout moment des nouvelles propositions venant de nos réflexions et de l'environnement. Dans une société où on ne laisse que peu de possibilités et de temps pour réfléchir, nous sommes en permanence bombardés des formes de "culture". Dans une entreprise où la culture est l'activisme, on pousse les cadres à devenir hyperactifs pour plaire... L'intensité de l'activité se met en concurrence avec la réflexion. Le but semble être d’obtenir une sorte de "silence mentale". L'hyperactivité devient une sorte de surmultiplicateur de causes susceptible de provoquer des burn-outs. Plus on est hyperactif, moins on pense qu'on travaille autant en fuyant en avant. Cet activisme apparaît alors comme une compulsion pour calmer l'angoisse, comme un toxicomane ayant besoin des drogues pour maintenir un semblant d'équilibre psychique. Nos entreprises n'ont plus besoin de nous demander d'être hyperactif car nous nous l'imposons nous-même. Notre système de pensée et de valeurs formé à travers de nouvelles identifications prend alors un visage de bourreau pour nous et par procuration, pour les autres. Bien que tout individu risque de souffrir du burn-out sous des conditions néfastes au travail, les personnes susceptibles d'entrer dans un cycle de burn-out présentent souvent des traits de personnalités dépendantes, hystrioniques, narcissiques, tout comme ceux qui se réfugient dans le travail en fuyant les autres aspects de la vie. On y rencontre des mégalomanes, des obsessionnels, des perfectionnistes, des sujets présentant un sentiment de culpabilité qui les pousse à adopter des postures d'hyper-responsabilité, ou encore qui voulant avoir un contrôle total sur tout, et cherchant en permanence la séduction.


6- Conclusion et Soutien des cadres au cours du processus de burn-out

Bien qu'il faille parler des tâches difficiles, de la manière de fixer les priorités, le comportement social des supérieurs, ce qu'on attend d'eux comme gratification et pourquoi on en a autant besoin, les défis qualitatifs et quantitatifs que l'on s'impose et pourquoi on se les impose, prendre conscience de la distinction entre ce qu'on FAIT comme travail et ce qu'on EST me semble primordiale.

La meilleure façon d'éviter le burn-out est de donner au travail la place qu'il mérite vraiment. Mais pour cela il faut de temps en temps s’arrêter et réfléchir... Mes interlocuteurs parlent et déposent leur détresse au début mais mon travail consiste à leur refléter par mes questions qu'ils sont obligés de déconstruire en prenant conscience des mécanismes dont ils ont été l'objet et reconstruire une compréhension de leur situation sur un fondement d'analyse et de pensées rationnelles.

Quelle sera votre réponse si on vous posait cette simple question : Qui êtes-vous ?

 

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