Jardin partagé Paris 17e

... la plupart des hommes au lieu d’accomplir des actions vertueuses se retranchent dans le domaine de la discussion, et pensent qu’ils agissent ainsi en philosophes et que cela suffira à les rendre vertueux...
Aristote (384-322 AV.JC)

Rationnel pour un Jardin Partagé
Action pour la Biodiversité Aménagée à Paris 17e


Liminaires

Notre projet se conjugue autour d'un jardin potager et de son environnement repensé pour une biodiversité aménagée. La synergie entre le jardin potager et la biodiversité que nous voudrions créer autour de ce jardin, en micro-échelle expérimentale, pourrait constituer un écosystème référentiel.



1- Quelques définitions

Bien qu'il n'y ait pas de large consensus pour la définition concernant le terme "urbain", ni d'ailleurs pour ce qui est "rural", nous considérons que la ville de Paris peut être décrite comme un espace urbain.

Parmi les activités humaines qui ont modifié les écosystèmes et leur fonctionnement, les plus importantes sont l'urbanisation et la multiplication des champs réservés à l'agriculture industrielle.

Biodiversité : Le terme "biodiversité" englobe plusieurs organisations selon l'angle de vue que nous portons sur ses composants et les aménagements qui ont servi pour sa fondation.

La biodiversité associée et la biodiversité aménagée sont les deux composantes majeures de la biodiversité.

1.1- Biodiversité associée

La biodiversité associée est la part de la biodiversité qui colonise naturellement un écosystème via l’environnement proche. Elle inclut tous les organismes (bénéfiques, neutres comme nuisibles) présents, de manière ponctuelle ou continue, dans les champs cultivés et les habitats semi-naturels attenants.

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Les pratiques de parc et jardins appliquées sur les espaces verts et les parcelles voisines déterminent la quantité de ressources disponibles pour la biodiversité associée (sources de nourriture et habitats) qui évolue dans le temps et dans l’espace. La biodiversité associée peut être considérée sous deux aspects :

1.1.1- Biodiversité fonctionnelle : La biodiversité fonctionnelle (bénéfique ou nuisible) se réfère à la diversité des organismes et des services écosystémiques, ou dommages, qu’ils génèrent.

Chaque écosystème est constitué d’une multitude d'éléments. Par exemple, la décomposition de la matière organique est effectuée autant par les micro-organismes que par les macro-organismes. Leurs passages dans le sol améliorent la structure du sol, favorisant l’enracinement des plantes. Un paillage du sol permet l’apport de nutriments nécessaires aux décomposeurs. Il retient également l’humidité dans les sols et offre donc un milieu plus favorable aux vers de terre et autres auxiliaires. Aussi, des aménagements comme des haies, zones herbeuses, ou des lisères permettent d’offrir un abri aux ennemis naturels, les auxiliaires, de certains nuisibles des cultures. Il est possible d’installer des carottes en rangs alternés avec des poireaux afin que ces plantes s'entraident en chassant des parasites de chacune. Beaucoup de variété du Genre Allium (oignon, ciboulette, poireaux etc) protégera les carottes contre leur mouche parasite (Psila rosae). De même, les carottes auront un effet sur la teigne des poireaux (Phytomyza gymnostoma).

1.1.2- Biodiversité réactive : La biodiversité réactive est la diversité des réponses des espèces face à un changement environnemental, réponses qui permettent le maintien du fonctionnement de l’écosystème.

 

Enfin, on peut également parler de la biodiversité aménagée qui intéressera le projet de notre association.

 

1.2- Biodiversité aménagée

La biodiversité, aménagée, planifiée ou la biodiversité contrôlée est définie comme une biodiversité choisie pour mettre en place. Elle se compose des différentes espèces et variétés végétales cultivées. Certaines démarches à installer la biodiversité aménagée peut également viser de différentes espèces et familles animales, sauvages ou élevées.

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Il s’agit d’une biodiversité choisie, planifiée selon une stratégie pour un but prédéfini.

Pour mesurer cette biodiversité planifiée, il existe plusieurs indicateurs aux différentes échelles de l’écosystème. L’indicateur le plus simple est le nombre d’espèces animales ou d’espèces et variétés végétales présentes sur une parcelle délimitée. Au niveau de l’assolement, on peut aussi observer le nombre de parcelles supportant plusieurs espèces/variétés végétales en mélange. La biodiversité planifiée intègre également un aspect de temporalité (nombre de cultures dans une rotation culturale) au sein du système agricole.

 

1.3- Biodiversité aménagée vs biodiversité associée

Le choix de laisser des friches pousser autour de villes semble être une approche adoptée par certaines municipalités. Bien que l’hétérogénéité des espaces verts laissés en friche au sein d’une zone urbanisée augmente la biodiversité, les espèces installées se différentient de celles que l'on trouve à l'échelle des espaces installés depuis des décennies en plein nature. Garder, cependant, un équilibre entre espèces autochtones, envahisseuses, exotiques (qui s'échappent surtout des jardins d'ornements des villes et qui peuvent dominer les autres espèces) semble produire plus de problèmes que d'apporter des solutions. Nous pensons que c'est comme si on voulait créer l'océan dans un aquarium de quelques m3. Par exemple, les catastrophes provoquées par une plante d'ornement qui nous vient des montagnes japonaises, le Reynoutria japonica, la renouée du Japon. A Londres, la construction des infrastructures des jeux olympiques avait nécessité 85 millions d'euros de plus pour déraciner cette plante (1). La renouée du Japon peut faire des racines au-delà de 5 à 7 mètres de profondeur. Sans faire intervenir des herbicides très toxiques pour l'environnement qui seront appliqués au moins durant plus de 3 ans, la renouée du Japon, aussi jolie soit-elle, ne peut être délogée, selon une enquête éclairée de BBC (2) !...

 

 

Nous défendons une biodiversité aménagée intelligente, responsable et installée dans les écosystèmes citadins concernant des petites parcelles dans des parcs et jardins publics. Dans une approche agroécologique, la biodiversité aménagée s’inspirera du fonctionnement des systèmes naturels en y apportant des touches afin d'assurer le couvert pour les pollinisateurs et auxiliaires.



2- Pollinisateurs

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La pollinisation est définie comme le transfert du pollen depuis les étamines productrices (organe mâle) vers le stigmate, c’est‐à‐dire la surface réceptrice du pistil (organe femelle). La pollinisation est un préalable indispensable à la reproduction sexuée de la très grande majorité des plantes à fleurs (Spermaphytes = Gymnopermes et Angiospermes).  

La majorité des insectes pollinisateurs appartiennent à quatre grands ordres :
Coléoptère, Lépidoptère, Diptère et Hyménoptère. 

 

Notre association défend l'installation d'un écosystème pilote avec l'ambition de constituer une parcelle expérimentale en vue de devenir une référence en la matière de la biodiversité dans le parc Baden Powell incluant un jardin potager partagé et élaboré selon une approche agroécologique, un écosystème créé par une biodiversité aménagée incluant la fourniture en gites et en couverts aux pollinisateurs sauvages et aux auxiliaires.

 

3- Auxiliaires

collaboration

Selon la définition agroécologique, un auxiliaire de culture, au sens large, est un organisme vivant qui fournit des services écosystémiques permettant de faciliter la production agricole (3). Il remplace tout ou en partie du travail et des intrants (engrais synthétiques, phytotoxines) apportés par l’agriculteur.

Au sens plus restreint, les auxiliaires désignent les ennemis naturels, organismes qui de par leur mode de vie, développement et/ou alimentation, régulent les populations de ravageurs de culture.

Leur présence contre les espèces "nuisibles" est d'une grande valeur.

Les températures toujours plus hautes dans nos villes par excès d'urbanisation et d'artificialisation des sols attirent de nombreux petits invertébrés dont certains peuvent être considérés comme auxiliaire agricole. Les parcs et jardins à proximité se communiquant avec des couloirs de passage ou par des structures végétalisées comme des haies permet l'installation des insectes utiles. Par exemple, aux USA et au Canada, les parcs et les jardins publics ou privés à proximité, recèlent des espèces détritivores.

Cependant, d'une façon générale, nous avons perdu 75% des insectes en 25 ans. A Paris, on observe une diminution des auxiliaires et des pollinisateurs de nos parcs et jardins. Des carabes par exemple peuvent être observés de moins en moins dans les jardins citadins. Les coccinelles, et autre papillons, libellules pourraient bien avoir disparu d’ici un siècle, entraînant un "effondrement catastrophique de tous les écosystèmes naturels". Depuis trente ans, la biomasse totale des insectes diminue de 2,5 % par an. Leur taux d’extinction est huit fois plus rapide que celui des mammifères, des oiseaux et des reptiles. "A ce rythme-là, d’ici un siècle, il ne restera plus d’insectes sur la planète, ou alors à peine quelques espèces nuisibles qui se seront développées au détriment des autres" alerte le chercheur Francisco Sanchez-Bayo (4).

La diminution des insectes pollinisatrices et auxiliaires est due à la diminution des espaces d'habitation, à l'utilisation intensive des insecticides et phytotoxines y compris par des jardiniers amateurs, des plans d'urbanisation des villes ne prévoyant peu ou pas du tout de place à la biodiversité repensée, installée d'une façon intelligente.

Le discours sur les dommages "acceptables" au détriment de la nature et de la biodiversité pour l'économie ou pour nourrir l’humanité n'est plus audible (5).

 

4- Quant aux plantes

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Par une urbanisation souvent au détriment des couloirs de ventilation, du bétonnage contribuant largement à la canicule, emmagasinant la chaleur pour le rendre la nuit, les îlots de chaleur devenus statiques et permanents sont chargés de microparticules, des métaux lourds et de la pollution gazeuse.

Les plantes et les animaux souffrent autant que les hommes.

Les plantes sont parmi les premières victimes de la pollution atmosphérique. La chaleur et la sécheresse de l'air les oblige à des adaptations pas souvent réussies. Les plantes respirent par leurs feuilles en fixant également les particules dans l'air. Dans un air sec et chargé de particules nocives, elles souffrent.

Dans les grandes villes, les grands arbres, par exemple à Paris qui en possède plus de 100.000, tombent malades ou deviennent très fragiles contre les attaques des pathogènes comme les champignons, bactéries ou virus par rapports à ceux qui vivent en plein nature.

Différents polluants comme l’acide fluorhydrique, SO2, multiples acides dilués dans l'eau de la pluie provoquent de nombreuses perturbations chez les plantes allant de la fragilité de résistances contre les pathogènes à des modifications métaboliques fatales.

Poussés dans les îlots de chaleur, fragiles, par leur physiologie, les plantes peuvent également devenir des émettrices de pollution. Par exemple, lors de fortes chaleurs, certains arbres comme le pin, le sapin ou le chêne émettent des composés organiques volatiles (COV), notamment des terpènes, un des gaz précurseurs de l’ozone (Figure 1). Dans certains pays du globe, comme les Etats-Unis, il est souvent recommandé de ne pas planter certains arbres pour ne pas augmenter les niveaux d’ozone. Ces plantes émettent également des particules fines (pollens, spores, composés cireux, divers particules) qui, même si elles n’ont pas d’effet sur les végétaux, peuvent avoir des effets, dans des zones où la circulation de l'air est amoindrie, sur la santé animale et humaine, en provoquant par exemple, des allergies ou des troubles respiratoires.

La concentration des animaux et des plantes dans des parcs ou dans des surfaces restreintes induit des relations intenses que ce soit des relations de prédation y compris par des animaux domestiques, de compétition pour les sources, par exemple, la pression des abeilles mellifères à cause des ruches installées sur les populations de autres pollinisateurs qui diminuent en nombre ou disparaissent. Par l'effet de la proximité, les épidémies sont plus violentes et mortelles.



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5- Du côté des animaux

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Des animaux sauvages, les plus audibles et visibles sont les oiseaux dont le nombre diminue d'année en année. Cette diminution concerne aussi les espèces les plus fréquentes en ville telles sont les moineaux se nourrissant de tout, même de la nourriture laissée sur les tables des restaurants, les mésanges, l’étourneau, les pigeons, la corneille, le merle noir et le martinet noir voire, les hirondelles.

De moins en moins de mammifères vivent dans nos grandes villes. On notera parfois, rarement les hérissons, les taupes, les fouines, les écureuils, les rats et d'autres petits rongeurs ainsi que quelques espèces de chauves-souris. Certaines espèces comme les rongeurs prospèrent grâce à un mode de vie très adapté, d’autres soufrent de conditions trop difficiles. Les hérissons en particulier sont en forte régression à cause de la raréfaction des insectes et des gastéropodes exterminés par un usage intensif d'insecticides ou des anti-limaces. L'absence de zone de couloirs reliant différentes mosaïques de jardins publics ou privés empêchent les échanges génétiques entre populations créant des populations d'individus consanguins. La consanguinité est un des facteurs qui rendent les animaux fragiles en termes de santé et de l'espérance de vie.

Les aménagements intelligents végétalisés liant les parcs et les jardins publics entre eux permettent la survie à des espèces omnivores et détritivores. A part les papillons qui sont devenus pratiquement non existants dans les centres-villes, on observe quelques espèces de pollinisateurs comme les abeilles sauvages. En France, on en compte à peu près 1000 espèces. Elles assuraient le gros de la pollinisation des plantes entomophiles des villes. Cependant, depuis une dizaine d'années, l'envie de vivre la campagne en ville a vu l'installation des milliers de ruches d'abeilles mellifères.

 

 

 

6- Biodiversité ou phénomène de mode - Faut-il continuer à installer les ruches mellifères en ville ?

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Heureusement, les ruches n'étant pas toujours gérées par ceux qui possèdent des connaissances académiques ou professionnelles, nous observons encore quelques abeilles sauvages ayant survécu à cette grande pression concurrentielle. N'oublions pas qu'une ruche gérée professionnellement peut contenir 60.000 à 75.000 individus alors que les pollinisateurs sauvages, à part quelques espèces de bourdons, sont des animaux solitaires.

Pour protéger et sauvegarder la biodiversité au bénéfice de la faune autochtone en ville en générale et à Paris en particulier, la nécessité de réglementer, voire interdire dans certains secteurs l'installation de nouvelles ruches sera le sujet d'un article prochain de méta-analyse des données académiques.

Chaque espèce d'abeilles, mellifère ou sauvage, présente des régimes alimentaires différenciés du point de vue temporel (la période de sortie des niches s'étale dans le temps) et de choix de fleurs visitées assurant une pollinisation complète de la flore.

 

 

 

 

 

7 - Problématique citadine - Îlots de chaleur

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Les villes ont des caractéristiques écologiques propres due à la concentration importante des terres artificialisées et urbanisées au détriment de la biodiversité. Ainsi, très peu d'espace susceptibles d'accueillir la nature est disponible. Ces espaces mosaïques éparpillés et ne se communiquant guerre, les espèces de plantes et des animaux ont peu de chance de migrer et enrichir la diversité biologique. La quasi-totalité de territoire occupée par l'activité humaine et le manque de "nature citadine" permettant d'empêcher la concentration de la chaleur finit par créer des microclimats artificiels, plus secs et chauds. Nous parlons ici du phénomène d'îlots de chaleur urbaine, comme un dôme de chaleur climatique bloqué, en plus petite échelle et quasi-permanente comme le montre la Figure-2 (Réf: Alexchris, via Wikimedia Commons).

Les îlots de chaleur urbaine sont le produit d'un ensemble de facteurs, comme la circulation de trafic, chauffage des bâtiments, les rues asphaltées imperméables et réflectrices de chaleur, les eaux souterraines chaudes ainsi que l'activité économiques des ateliers, usines etc.

 

 

 

 

 

 

8- Accueil intelligent des pollinisateurs et auxiliaires

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Les hôtels à insectes comme gîte : Un refuge ou encore un gadget ?

 

D'innombrables magasins de jardinage et de grandes surfaces vendent des hôtels à insectes. On trouve sur des médias populaires comme YouTube, des personnes peu informées proposant des modèles construits selon leur intuition mais, pas toujours adaptés voire nocifs. Beaucoup de ces conceptions sont esthétiquement agréables, ce qui motive les acheteurs ou bricoleurs bien intentionnés à adopter le concept. Cependant, ces hôtels à insectes sont souvent mal conçus et offrent un habitat inadapté aux insectes ciblés. Le signe avant-coureur de ces conceptions est l'utilisation inutile de pommes de pin, de coquilles d'escargot collées, de copeaux de bois et de tubes en plastique transparent. Trop d'hôtels à insectes disponibles dans le commerce ou sur des sites Web de construction ne sont pas accompagnés d'un guide clair sur l'entretien, qui est très important pour assurer la survie des insectes que nous souhaitons héberger.

Les habitats naturels des insectes se présentent sous la forme de petits nids séparés, et les grands hôtels à insectes présentent des risques de maladie et de parasitisme pour les insectes qui y vivent en haute densité (6). En fait, une entomologiste spécialisée, Melanie von Orlow a observé que l'augmentation du nombre de sites de nidification artificiels mal conçus contribuait à une plus grande perte d'abeilles solitaires par parasitisme (7).

Le parasitisme se produit lorsque des kleptoparasites pondent leurs œufs dans des tubes ou des cellules occupés par des larves d'abeilles. Leurs larves vont éclore, consommer le pollen stocké et tuer les larves d'abeilles à l'intérieur. Les exemples sont les guêpes parasites Melittobia acasta et Coelopencyrtus sp. et la mouche parasite (Cacoxenus indigator) qui s'attaque aux abeilles maçonnes. S'ils ne sont pas entretenus, les parasites finiront par se propager au reste de l'hôtel à insectes et continueront les saisons suivantes. De la même manière, la moisissure apporte des maladies infectieuses aux pollinisateurs.

 

A la lumière des multiples travaux scientifiques sur le sujet, nous avons l'ambition de créer et de construire les gîtes seins et adaptés afin de contrecarrer la perte en auxiliaires et pollinisateurs en milieu urbain. Ces gîtes serviront d'exemple pour les autres utilisateurs volant adopter une démarche similaire.

 

 

9- Santé et biodiversité

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Les êtres humains sont fondamentalement dépendants de la nature (8). Tous les systèmes et les biens qui favorisent la santé et le bien-être sont en fin de compte, liés au monde naturel (9). Les modifications de l'environnement menacent toutefois la santé humaine de diverses manières : de la perturbation de mécanismes naturels essentiels (comme la pollinisation) et de la perte de potentiel créateur (comme les nouveaux produits pharmaceutiques ou technologiques inspirés de la nature) aux menaces directes pour la santé que représentent les événements extrêmes, la propagation de maladies à transmission vectorielle ou la pénurie en eau (10). La compréhension croissante de la manière dont l'environnement naturel soutient, protège et menace la santé souligne l'importance de reconnaître ces liens dans les politiques stratégiques et dans les pratiques (11).

La dégradation continue de la biodiversité et des écosystèmes compromet les progrès accomplis dans la réalisation de la grande majorité des cibles évaluées des objectifs de développement durable (ODD) - en particulier celles qui concernent la pauvreté, la faim, la santé, l'eau, les villes, le climat, les océans et les terres. La perte de biodiversité n'est donc pas seulement une préoccupation environnementale, mais aussi un défi de développement, économique, sécuritaire, social et moral auquel il faut s'attaquer (10).

Selon le rapport collégial impliquant des centaines de chercheurs de l'OMS des Nations Unies

- Une exposition accrue à des espaces verts et bleus de qualité est associée à divers indicateurs de bonne santé physique et mentale. Les questions concernant la santé ne faisant pas partie de notre présent projet, nous n'allons pas détailler les données cliniques.

- La fréquentation des espaces verts et bleus peut favoriser et soutenir un mode de vie physiquement actif.

- Des niveaux plus élevés d'espaces verts autour du domicile d'une personne sont associés à une réduction du risque de décès.

- L'exposition aux espaces verts et bleus est associée à des niveaux plus élevés de satisfaction de la vie.

 

 

10- Effets des espaces verts et la biodiversité sur la criminalité citadine

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Après avoir étudié une centaine d'articles, nous arrivons à la conclusion que, dans de nombreuses circonstances, les espaces verts sous forme d'arbres, de parcs et d'autres zones naturelles ont un impact positif sur la santé et le bien-être de l'homme.

Pour répondre à la question si la présence de la nature contribue à la réduction de la violence en milieu urbain, suite à l'étude analytique sur une trentaine d'articles, nous arrivons à la conclusion que, un faisceau de résultats témoigne d'une réduction de la criminalité urbaine en lien avec l'installation des espaces verts. Les études prenaient en compte l'effet des parcs et jardins en ville sur l'interaction sociale et les loisirs, la perception de la communauté, la réduction du stress biophilique, la modulation du climat et les espaces exprimant la définition territoriale.

Les résultats de certains articles ont servi un changement de mentalité des municipalités américaine où, pour réduire la criminalité, l'aménagement d'espaces verts fait partie des stratégies mises en place (12). Les bons espaces publics favorisent les comportements souhaitables et les espaces publics inadaptés favorisent l'augmentation des comportements criminels (11).

En outre, des espaces verts sûrs et accessibles améliorent la santé et le bien-être physiologiques et psychologiques des personnes (14, 15).

 

11- Notre démarche

Notre association a la volonté de créer une parcelle d'écosystème où un jardin potager partagé selon les principes d'agroécologie sera son point de départ dans le parc de Baden Powell, rue Bayen, à Paris 17e.

De même, des petites parcelles aménagées en vue de créer une biodiversité pilote planifiée, contrairement à l'approche de laisser la friche s'installer, seront proposées en termes de gîte et de couverts aux pollinisateurs sauvages et aux auxiliaires. Nous pensons à inclure dans nos activités l'observation de l'occupation des lieux par des auxiliaires et pollinisateurs ainsi que les possibles synergies créées entre le jardin et la faune environnante. Nous espérons intéresser des chercheurs académiques afin de générer des paradigmes qui pourraient constituer de fondation pour des démarches référentielles pour ceux qui veulent profiter de nos connaissances.

Notre association a l'ambition de proposer ces connaissances venant du terrain, ainsi que d'entreprendre des courtes formations pour les jeunes écoliers.

Nous pensons également à créer un modèle de jardin de soins pour ceux qui souffrent des troubles moteurs. Les adaptations nécessaires pour ces patients en récupération motrice, pourraient être élaborées à partir des observations enregistrées, de l'évolution de leur récupération et des questionnaires à l'aide d'un service de médecine physique des universités de Paris.

11.1- Jardin loisir apprentissage

Notre association voudrais diffuser les connaissances en matière de biodiversité, de la physiologie des plantes et la biologie des sols aux écoles qui voudraient créer une animation avec nous. Nous allons également mettre en place une stratégie de couverts végétaux afin de restructurer le sol, apporter des éléments aux plantes pour nous passer des engrais y compris ceux qui sont vendus comme bio. Les combinaisons de plusieurs espèces de couverts plantées ensemble constitueront un acquis en matière de savoirs agroécologique en espace restreint. Les couverts végétaux, le semis direct sans labour et les techniques cultural simplifiées (TCS) sont des domaines de l'agroécologie en plein essor.

11.2- Jardin de soins

Nous voudrions établir une petite parcelle expérimentale comme un jardin de soins pour les patients récupérant après un AVC oui souffrant de la maladie de Parkinson. Nous voudrions développer cette démarche avec le service de médecine physique et de réadaptation du CHU de Créteil dirigé par le Professeur J.-M. Gracies.

11.3- Choix de plantes pour nos parcelles

Notre réflexion est fondée sur des publications scientifiques qui nous ont éclairées et guidées en la matière.

11.3.1- Potager

Notre projet se veut volontaire pour la création d'un jardin potager partagé respectueux de l'environnement en utilisant une approche agroécologique. Cette démarche permet d'éviter des entrants synthétiques. Le jardin potager agroécologique sera le centre de la création d'un environnement destiné à protéger et à sauvegarder les espèces de plantes et insectes auxiliaires et pollinisatrices. La synergie attendue entre le jardin potager et l'environnement de biodiversité aménagée est destinée à adopter des conduites seines pour les produits du jardin ainsi que pour son environnement.

Pour le jardin potager, notre choix ira vers des variétés de légumes et de fruits dont le contenu nutritif est nettement supérieur par rapport aux variétés de grandes surfaces.

11.3.2- Couvert pour nos amis

Pour le choix des plantes qui serviront à créer une atmosphère esthétique et utile à la biodiversité et au jardin potager, nous utiliseront surtout des espèces françaises.

Alliant l'utile à l'esthétique nous faisons nos choix concernant les plantes pour la protection et la survie des auxiliaires et des polinisateurs en fonction de plusieurs critères conjugués.

- Valeurs PM

Le PM se calcule par la formule :

PM = Masse/fleurs × période × densité × 0.80-1 × 10-6

Les bases de données académiques ont servi afin de constituer une liste intéressante pouvant devenir un guide. A cette formule, nous avons inclus des paramètres tels que

- Potentiel allopathiques connu

- Potentiel compétitif

- Appartenance à la faune de l'Île-de-France et/ou de la France

- Esthétique (16)

 

11.4- Accueil intelligent des pollinisateurs et auxiliaires

Pour éviter des dégats causés par les hôtels à insectes proposés dans innombrables magasins de jardinage et de grandes surfaces et à la lumière des multiples travaux scientifiques sur le sujet, nous avons l'ambition de créer et de construire les gîtes seins et adaptés afin de contrecarrer la perte en auxiliaires et pollinisateurs en milieu urbain. Ces gîtes serviront d'exemple pour les autres utilisateurs voulant adopter une démarche similaire.


Conclusions


Nous défendons une biodiversité aménagée intelligente, responsable et installée dans les écosystèmes citadins concernant des petites parcelles dans des parcs et jardins publics.

Dans notre démarche, nous allons introduire les TCS, non labour, semis direct et de couverts végétaux (engrais verts) afin de faire avancer les connaissances appliquées aux jardins potagers.

Dans une approche agroécologique, la biodiversité aménagée s’inspirera du fonctionnement des systèmes naturels en y apportant des touches afin d'assurer le couvert pour les pollinisateurs et auxiliaires.

A la lumière des multiples travaux scientifiques sur le sujet, nous avons l'ambition de créer et de construire les gîtes seins et adaptés afin de contrecarrer la perte en auxiliaires et pollinisateurs en milieu urbain. Nous leur fournirons le couvert en portant des

Avec la prise en conscience des enjeux climatiques, un changement de mentalité des citadins s’opère depuis quelques décennies dans les relations entre ville et nature, loin de s'opposer, se complémente pour une écologie et la biodiversité urbaines.

Notre démarche peut aboutir à des collaborations avec des universitaires en matière d'urbanisation et de la biodiversité.

Nous serons heureux de proposer des sessions d'éveil pour les jeunes écoliers en matière de biologie des plantes et des sols ainsi que les inviter à planter sur une parcelle, quelques plantes et profiter du jardin.

Nous voudrions également ouvrir une parcelle aux personnes récupérant d'un AVC ou souffrant de la maladie de Parkinson. Nous allons observer autour des protocoles l'évolution de la motricité de ces personnes en fonction des adaptations pour leur activité de jardinage. Le but de cette démarche est de proposer nos acquis, aux services de médecine physique et de réadaptation des CHU parisiens.

 

 

Bibliographie

1- https://www.dailymail.co.uk/news/article-444648/Attack-super-weed-hits-Olympics.html
2- https://www.bbc.co.uk/programmes/profiles/2y6m8V2ZGhbg95HKYwzvnCx/knotweed-nightmares
3- https://dicoagroecologie.fr/en/encyclopedia/crop-auxiliaries/
4- Sánchez-Bayo, F., & Wyckhuys, K. A. G. (2019). Worldwide decline of the entomofauna: A review of its drivers. Biological Conservation, 232, 8-27. https://doi.org/10.1016/j.biocon.2019.01.020
5- Thomas, C. D., Jones T. H., & Hartley, S. E. (2019). “Insectageddon”: A call for more robust data and rigorous analyses. Global Change Biology, 25, 1891-1892. https://doi.org/10.1111/gcb.14608
6- https://www.naturgartenfreude.de/
7- Melanie von Orlow, Bouw je eigen insectenhotel EBOOK
8- Global Environment Outlook – GEO-6: healthy planet, healthy people. Nairobi: United Nations Environment Programme; 2019 (https://www.unep.org/resources/global-environment-outlook-6).
9- Connecting global priorities: biodiversity and human health – a state of knowledge review. Geneva: World Health Organization and Secretariat of the Convention on Biological Diversity; 2015 (https://www.cbd.int/health/stateofknowledge/).
10- Brondizio ES, Settele J, Díaz S, Ngo HT, editors. Global assessment report on biodiversity and ecosystem services of the Intergovernmental Science-Policy Platform on Biodiversity and Ecosystem Services. Bonn: Intergovernmental Science Policy Platform on Biodiversity and Ecosystem Services Secretariat; 2019 (https://www.ipbes.net/global-assessment).
11- Ten Brink P, Mutafoglu K, Schweitzer JP, Kettunen M, Twigger-Ross C, Baker J et al. The health and social benefits of nature and biodiversity protection. London/Brussels: Institute for European Environmental Policy; 2016 (https://ieep.eu/publications/new-study-on-the-health-and-social-benefts-of-biodiversity-and-nature-protection).
12- Everytown for Gun Safety; Mayors Against Illegal Guns; National Urban League. Strategies for Reducing Gun Violence in American Cities (https://everytownresearch.org/reports/strategies-forreducing-gun-violence-in-American-cities/).
13- Heaton, P. Hidden in Plain Sight: What Cost-of-Crime Research Can Tell Us About Investing in Police; RAND: Santa Monica, CA, USA, 2010.
14- H. Gross, J.J.; Hartig, T.; et al. Nature and Mental Health: An Ecosystem Service Perspective. Sci. Adv. 2019, 5
15- Varanasi, U.; Wolf, K.L.; et al. Nature Contact and Human Health: A Research Agenda. Environ. Health Perspect. 2017, 125, 075001
16- Nicoleta Ion, Jean Francois Odoux, Bernard Vaissière. Melliferous potential of weedy herbaceous plants in crop fields of Romania from 1949 to 2012. Journal of Apicultural Science, 2018, 62 (2), pp.149-165. 10.2478/jas-2018-0017 . hal-02628078tection).





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